L’usine de Creutzwald
- January 31st, 2010
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Les évolutions du prototype
à partir de là les histoires se déroulent en parallèle , celle de la voiture et celle de l’usine avec ses hommes.
Le premier chef d’usine était originaire de Creutzwald , agent des HBL et adjoint au maire Felix Mayer ; né en 1930 j’ai eu le plaisir de le rencontrer au printemps 2008 et voici ce que j’ai pu en retenir :M.Kieffer était préparateur aux ateliers centraux des HBL (Houillères du Bassin de Lorraine – Groupe Charbonnage de France ) il travaillait sous les ordres de M.Jean en charge de l’organisation de l’entretien préventif des lavoirs ( lavoirs : installations de surface de la mine permettant de séparer le charbon à commercialiser des schistes roches inertes ) Il se retrouvait au siège de La Houve ( Creutzwald ) sous les ordres de M. Reinhardt comme contre-maître principal . Il était alors aussi au conseil municipal de la Ville de Creutzwald avec un maire à la très forte personnalité M. Felix Mayer . Ne pas oublier que dans le contexte de l’époque après le discours du Général de Gaule qui prônait l’indépendance énergétique de la France à l’horizon de l’an 2000 ( avec près d’un demi siècle d’avance …) certains avaient déjà compris que les mines de charbon fermeraient d’ici là et que notre électricité serait faite du nucléaire.
Dans le contexte de l’époque c’est M.Moussu qui était secrétaire général des HBL , et dans les administrateurs de HBL on trouvait en particulier M.Tranier ( X de formation , ancien de Panhard à la direction de CdF et conseiller financier aux HBL de plus président du BTE ) celui-ci ami de M.Marie (administrateur de colonies en Indochine) et très lié avec les frères Jarret .
C’est dans ce contexte que M.Kieffer se voit proposer un détachement de 6 mois à Paris pour prendre en charge la CEEDEVE avec M.Hemuth Vilemy , dans les locaux situés rue Chardon –Lagache ; ils seront logés à Puteaux dans un hôtel chez Mme Bovin et c’est dans cet hôtel que sera tourné le film « le Chat » avec Gabin et Signoret. Malheureusement le véhicule ne fonctionne pas à cause des problèmes de thyristors et de moteurs , en gros le principe est acceptable mais la technologie de l’époque ne permet pas d’associer l’électronique de puissance avec une fiabilité suffisante pour transformer ces prototypes en produit industriel.
Le bureau d’études aux Mureaux est dirigé par les frères Jaret et c’est au salon de l’auto 1969 que le véhicule est présenté à la presse et au président Pompidou. C’est la même année en décembre 1969 que la CEEDEVE déménage à Creutzwald dans l’usine relais occupée aujourd’hui par EUROFIL. Cette usine fut construite par les HBL sous les directives de M.Wolff chargé de la construction de bâtiments ( lavoirs , ateliers , …) ce bâtiment est aujourd’hui occupé par Happich puis Johnson Control .
L’usine de Creutzwald en construction : 1970
Fin 70 un premier essai de fabrication en chaîne est lancé : les moteurs sont confiés à Leroy-Sommer ( Angoulème) les sièges à Bertrand Faure les châssis à une société alsacienne , l’électronique et la coque en fibre de verre étant réalisés sur place à Creutzwald . Le montage débute à partir de février 1971 .
photo posée prise pour le Japon ( on ne doute de rien…)
Première rupture : la direction admet (enfin) que le prototype ne fonctionne pas et associée à un industriel , c’est M.Chavannes de Leroy Sommer qui reprend l’usine . IL liquide le bureau d’études ( dont j’ai retrouvé les acteurs et qui en ont encore « gros sur la patate » ) et s’en remet à une technologie connue : le moteur à Courant Continu
moteur monté sur les roues arrière, avec une transmission par chaîne
les essais se poursuivent à Creutzwald et les techniciens s’épuisent à trouver des solutions pour faire tourner la machine
la plaque signalétique d’une de mes voitures
la suite on la connaît . le reste des ouvriers est occupé à tronçonner les châssis et à fabriquer des gardes corps pour les jardins de villages de vacances pour les CRS ( !!!) l’usine fini de se démanteler fin 1972 et disparaît du paysage au printemps 1973.
M.Kieffer ( chef d’atelier) rentre à la SAREL en avril 1974 et termine sa carrière en 1987.
à suivre…